Les PLP (Professeurs des Lycées Professionnels) - dont le corps est historiquement issu de l’ordre du primaire - comprend des professeurs de l’enseignement général (bivalents) et des disciplines professionnelles. Les PLP représentent moins de 20% des enseignants du second degré (16,7%) * […]

La chronique d'Yveline Jaboin : Décembre 2008 - Les professeurs de lycée professionnel

Publiée le 01 janvier 2009 dans la catégorie Archives


Les PLP (Professeurs des Lycées Professionnels) - dont le corps est historiquement issu de l’ordre du primaire - comprend des professeurs de l’enseignement général (bivalents) et des disciplines professionnelles. Les PLP représentent moins de 20% des enseignants du second degré (16,7%) *. Leur âge moyen (44,2 ans) est comparable à celui des agrégés (44,1 ans) et un peu plus élevé que celui des certifiés (42,3 ans). Du fait de certaines disciplines professionnelles, davantage enseignées par les hommes, le corps des PLP est majoritairement masculin (51,5 %). Les PLP se distinguent des autres enseignants du second degré notamment par leurs antécédents professionnels, leur origine sociale et leur passé scolaire.

Ils sont moins diplômés (près de 3 PLP sur 10 déclarent avoir un diplôme de niveau bac + 2) que leurs collègues certifiés ou agrégés essentiellement recrutés pour les premiers à bac + 3 et les seconds à bac + 4. Cette différence s’explique par les conditions d’accès au  CAPLP (Certificat d’aptitude au professorat de lycée professionnel) : la licence est exigée, mais une expérience professionnelle de 5 ans en qualité de cadre dispense du diplôme requis et, dans certaines sections, il n’existe pas de licence mais des BTS (Brevets de Technicien Supérieur) ou des DUT (Diplôme Universitaire de Technologie). Cependant, la part des PLP titulaires d’un diplôme inférieur à la licence a considérablement diminué ces dernières années (elle est passée de 47% en 2001 à 31% en 2005), conséquence de l’élévation du niveau des concours de recrutement et de la disparition progressive des anciens maîtres d’ateliers au profit des diplômés de l’enseignement technique supérieur**. Par ailleurs, si les PLP se considèrent comme des anciens bons élèves, comme leurs collègues des autres corps enseignants, ils sont logiquement beaucoup plus souvent bacheliers de l’enseignement technologique (29% contre 6%).

Dans l’ensemble, l’origine sociale des PLP est plus modeste que celles des autres enseignants. Leurs pères sont plus souvent ouvriers et moins souvent cadres supérieurs. Leur origine sociale moins élevée entre en résonance avec leur passé scolaire puisque les bacheliers technologiques sont deux fois plus souvent des enfants d’ouvriers que de cadres supérieurs.

Près de 9 PLP sur 10 trouvent les élèves de plus en plus difficiles. Ils déplorent le « manque de goût pour découvrir et apprendre », les « problèmes sociaux et familiaux », le « manque d’intérêt  pour la discipline » et « la difficulté à rester concentrer ». Néanmoins, si le comportement des élèves rend difficile leur travail au quotidien, la plupart sont satisfaits de leur métier (85%). Les PLP sont plus optimistes que leurs collègues des autres corps enseignants vis-à-vis du prestige du métier et plus de 50% d’entre eux recommanderaient leur profession à leurs enfants.

Quant à leur évolution de carrière, les PLP semblent favorables à un bilan professionnel à partir de 45 ans. Pour eux, l’avancement devrait davantage tenir compte de la valeur professionnelle et des pratiques professionnelles innovantes. Au total, les PLP formeraient un corps attractif, manifestant une grande ouverture d’esprit, se situant beaucoup plus souvent dans une perspective professionnelle évolutive que leurs homologues des autres corps enseignants.


*Esquieu, N. Les professeurs des lycées professionnels. Education & formations, n° 75, octobre 2007, p. 97-107.
** Tanguy, L. L’enseignement professionnel en France. Des ouvriers aux techniciens. Paris, PUF, 1991. Troger, V. & Pelpel, P. Histoire de l’enseignement technique. Paris, L’Harmattan, 2001.

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