Le lycée n’offre pas à tous les jeunes les armes nécessaires pour réussir de manière égale dans leur choix d’études supérieures et organiser au mieux la transition entre les trois années du second cycle du secondaire et les trois premières années de l’enseignement supérieur

Transition lycée - enseignement supérieur, vers une logique de socle commun ?

Publiée le 08 juillet 2015 dans la catégorie Scolarité et orientations


"Le lycée n’offre pas à tous les jeunes les armes nécessaires pour réussir de manière égale dans leur choix d’études supérieures et organiser au mieux la transition entre les trois années du second cycle du secondaire et les trois premières années de l’enseignement supérieur." La mission d'information sur les liens entre le lycée et l'enseignement supérieur vient de rendre ses conclusions. Le rapport a été adopté à l'unanimité par les députés de la commission des affaires culturelles, et, comme le souligne son rapporteur, Emeric Bhéhier, la mission ne s'est pas située dans la perspective de la campagne présidentielle et ses propositions sont "chaloupées".
Voici ses principaux constats et préconisations en ce qui concerne le lycée, l'orientation, les ESPE et les enseignants, mais aussi les points qui sont apparus comme susceptibles de faire difficulté.

"L’organisation du lycée en filières hiérarchisées (...) est trop rigide." Il faut "aller vers un système modulaire en prolongeant dans le second cycle du secondaire la logique d’un socle commun de plusieurs matières fondamentales assorties d’options (..)". Ce jeu des options permettrait d'ailleurs, estime Emeric Bréhier, de construire une véritable filière scientifique qui ne soit pas, comme la série S actuellement, "destinée à ceux qui peuvent se permettre de ne pas choisir". Le document ne précise pas si ce "tronc commun" serait commun aux séries de l'enseignement général, ou commun aux voies générale, technologique et professionnelle, mais cette éventualité semble exclue.
 
La mission préconise d'ailleurs de "développer la polyvalence" des lycées, car "la coexistence des trois voies de formation générale, technologique et professionnelle encourage la mixité sociale et facilite la mise en place de passerelles." Des "stages-passerelles" faciliteraient "les changements de séries au sein des filières générales et technologiques et les passages vers la voie professionnelle". On pourrait aussi introduire "une année facultative de transition pour répondre au besoin de remédiation de certains élèves", "dynamiser l’accompagnement personnalisé" en fournissant aux enseignants "des outils de détection des besoins des élèves et en adaptant l’organisation de leur temps de service à leur mission de suivi individualisé des élèves".
 
"Pour les lycéens aux acquis les moins solides, la mission propose que soit instituée, dans chaque communauté ou association d’universités, au moins une unité dispensant une année de préparation à l’enseignement supérieur, co-construite par les lycées et le supérieur."
 
Quant au baccalauréat, il faut limiter son "emprise" sur le lycée, simplifier son organisation "en concentrant les épreuves finales sur un petit nombre de matières fondamentales et en instituant un contrôle continu sur les options" mais aussi "mieux l’articuler avec l’enseignement supérieur en veillant à ce qu’il vérifie l’acquisition des compétences nécessaires à la poursuite d’études" et prévoir des notes éliminatoires pour les poursuites d'études. Mais, insiste Dominique Nachury, présidente de la mission, "sur le bac, rien n'est définitif" !
 
Pour "rendre l’orientation plus progressive, informée et active", la mission évoque différentes pistes, notamment:
 
- "renforcer la coopération entre les équipes éducatives du secondaire et du supérieur en développant les conventions entre les lycées et les universités (...)"
 
- "rénover le portail Admission post-bac (APB)"
 
- "poursuivre la lutte contre le décrochage scolaire (...) en créant au niveau régional des guichets uniques spécialisés dans l’orientation à destination des différents publics et effectuer une première évaluation de la création du service public régional de l’orientation (...)"
 
- "confier à l’ONISEP (Office national d’information sur les enseignements et les professions) une mission d’orientation prioritaire des publics les plus défavorisés et éloignés de l’information."
 
- doter "tous les lycées d’un réseau permanent avec les établissements d’enseignement supérieur (...) Ce réseau serait aussi concrétisé par un conseil d’orientation lycée-supérieur chargé d’émettre des avis sur tous les voeux d’orientation des lycéens (...)".
 
La mission souhaite aussi que soit mis fin "à ce qui s’apparente à une préemption des filières professionnalisantes (STS et IUT) par les bacheliers généraux".
 
Elle propose aussi que "tous les diplômes initiaux (aient) leur équivalent en formation continue" de façon à donner "à chacun le droit à l’erreur et à la réorientation".
 
Elle s'inquiète des méthodes pédagogiques du supérieur dont la rénovation "implique de passer d’une logique de récitation des savoirs à une logique d’apprentissage". Cela passerait par les ESPE qui piloteraient la formation des enseignants-chercheurs, animeraient la réflexion et la diffusion des expériences réussies et apporteraient une assistance opérationnelle aux équipes éducatives.
 
"Pour faire émerger une culture commune à l’ensemble du cycle 'bac -3/bac +3', la mission propose de multiplier les échanges de service entre les enseignants du secondaire et ceux du supérieur (...) et même de développer les mobilités temporaires et réversibles permettant aux enseignants, en particulier agrégés, d’enseigner dans les premiers cycles universitaires et, dans l’autre sens, aux enseignants-chercheurs de passer une partie de leur carrière dans les lycées, notamment dans les classes préparatoires aux grandes écoles."
 
Parmi les points susceptibles de faire problème, Frédéric Reiss (LR) signale qu'à aucun moment, la mission ne note que, pour réussir, "il faut travailler". Il regrette qu'elle n'évoque pas les bourses au mérite. Annie Genevard (LR) s'inquiète de l'instauration de quotas d'élèves issus de l'enseignement professionnel dans certains IUT ou BTS, par exemple des métiers de l'horlogerie, qui constituent des filières de très haut niveau, avec des candidats venus de France entière. Mais, lui répond Emeric Brehier, il appartient aux académies de prendre en compte la spécificité de certaines filières. Pascal Demarthe (PS) craint que l'instauration d'un tronc commun au lycée ne fasse descendre le niveau, en mathématiques notamment.
 
 
Via http://www.touteduc.fr

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