Thomas JALLAUD concilie sa passion pour les livres et son engagement dans l'éducation en pilotant le programme éditorial des éditions Fabert. Portrait de cet homme qui reçoit aussi, au Centre FABERT, parents et jeunes venus chercher conseils et aide auprès d'experts en orientation.

Thomas JALLAUD nous parle de son métier d'éditeur

Thomas Jallaud rejoint la maison FABERT en 1992. En charge du programme éditorial des Editions FABERT, il assure également l'animation des Centres FABERT de Lyon et Paris. C'est un homme passionné qui nous parle ici de son métier d'éditeur, qu'il exerce depuis 1981.

Quelles sont les compétences indispensables pour exercer le métier d’éditeur ?

Thomas Jallaud : L’éditeur est un chef d’orchestre qui coordonne des collaborations aux compétences très diverses : graphiste, correcteur, attaché de presse, imprimeur, distributeur, diffuseur, libraire...Il doit être capable d'instaurer et d'entretenir une relation de confiance avec l'auteur. Ce dernier lui confie son oeuvre, c'est un acte chargé d’émotion. L'éditeur doit aussi faire preuve de discernement : analyser la tendance du marché, savoir si un titre va pouvoir se vendre. Enfin, rien ne serait possible sans un bon relationnel avec les banques et sa capacité à convaincre. Dans la mesure ou la majorité des maisons d’édition sont de petites structures avec moins de 5 salariés, il faut fédérer beaucoup de compétences et être très travailleur.

Enfin, et c’est une compétence, ou qualité, essentielle, il doit être passionné par son métier. L’éditeur est un passeur qui veut faire découvrir des textes dont il estime qu’ils vont pouvoir intéresser un certain nombre de lecteurs. Il doit donc aussi savoir anticiper sur les courants de pensées et les courants littéraires.

Les éditions FABERT regroupent aujourd'hui 18 collections et rassemblent plus de 100 auteurs. Qu'est-ce qui détermine votre choix d’éditer un manuscrit ?

T.J. : A travars nos collections nous avons différents types de textes. Les ouvrages des collections « Psychothérapies créatives », « Penser le monde de l’enfant », dirigées par Jean-Paul Mugnier, ainsi que « Temps d’arrêt » dirigée par Vincent Magos, sont destinés aux professionnels et à un public averti. Les directeurs de collection jouent un rôle essentiel dans la découverte des textes qui me sont proposés. Il m’appartient ensuite d’accepter ou de refuser ces propositions. Ma décision est déterminée par l’intérêt du texte, la concurrence existante, enfin les possibilités de rentabilité. Si un texte est très intéressant, même si sa rentabilité est à long terme, en général nous le publions. C’est le cas pour la collection « Pédagogues du monde entier », dirigée par Jean Houssaye. Une collection que nous avons soutenue à bout de bras, car longtemps déficitaire. Nous avons maintenu cet effort parce que nous savions que les auteurs que nous publions rencontreraient un jour leur public. Le présent nous donne raison ! Dans un autre genre, la collection « Janusz Korczak », dirigée par Zofia Bobowicz, a nécessité un investissement considérable avec un programme de parutions qui s’étale sur une quinzaine d’années. Vous l’aurez compris, FABERT est un éditeur de fonds. Ce qui implique une part non négligeable de prise de risque ! Nous aimons faire découvrir auteurs et textes qui correspondent à un certain nombre de représentations que nous nous faisons de notre maison monde.

Quelles sont les évolutions significatives des éditions FABERT depuis leur création ?

T.J. : Nous avons démarré avec des ouvrages centrés sur l’éducation, le pédagogique et le thérapeutique. Nous avons ensuite élargi notre axe éditorial à des essais et un peu de littérature. Nous nous intéressons par ailleurs à l’écriture des jeunes collégiens et lycéens, car nous pensons qu’il y a là des formes d’expression qui méritent qu’on s’y attarde. Nous allons aussi créer de nouvelles collections liées à des auteurs à nos yeux méconnus.

Et pour ce qui est de l’édition numérique ?

T.J. : Les Editions FABERT évoluent dans un environnement professionnel très impacté par une évolution notable du modèle économique du livre à laquelle vient se greffer la crise économique. Il faut se rendre compte que dans un contexte où 500 libraires font la majeure partie du chiffre d’affaires de l’édition française, une centaine d’entre elles, en l’espace d’un peu plus d’un an, ont déposé leur bilan, dont les réseaux Chapitre et Virgin. La profession est donc en pleine mutation. Nous n’y échappons pas. Aujourd’hui, et alors que notre département édition a été lancé il y a 10 ans à peine, nous devons remettre en cause notre mode de fonctionnement. Nous ne pouvons plus penser le livre comme uniquement un livre en papier. Dorénavant et inéluctablement, un livre est un support multimédia qui sera de plus en plus lu sur des tablettes. Ce marché va rapidement se développer pour exploser ensuite. Les grands éditeurs (une dizaine) ont déjà réalisé des investissements considérables pour être au rendez-vous. Nous-mêmes, à notre modeste échelle, sommes montés dans le train quand il a commencé à démarrer. Faut-il regretter le temps du livre uniquement papier ? Non, car chaque époque produit sa révolution. Le livre en a connu d’autres, et cela ne l’a pas empêché de se développer !

Je suis persuadé que le développement du format numérique va relancer le livre, pour lequel le taux de lectorat était en baisse depuis un certain temps. Le livre numérique va offrir d’incroyables possibilités en termes de créativité, d’interactivité, de partage, dont on ne mesure pas encore l’ampleur. Et ce nouveau développement va favoriser une renaissance du livre papier qui jouera un rôle différent de celui qu’il a eu tout au long des décennies passées.

Quels sont en dehors des auteurs que vous éditez, ceux dont vous lisez les oeuvres, tous genres confondus ? (BD, romans...)

T.J. : La liste serait longue. Je vous dirai simplement que je voue une passion pour les textes littéraires, par exemple de Franz Kafka, Knut Hamsun, J.M. G. Le Clézio, Julien Gracq, F. Scott Fitzgerald, Léon Tolstoï et Rabindranath Tagore.  Pour moi ils figurent parmi les grands. Et pour terminer je dirai que dans le domaine BD, un auteur me fascine, Enki Bilal.

Propos recueillis par A. J.

Pour découvrir l'ensemble du catalogue FABERT : éditions FABERT

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