(2/8) - Comment choisir son école ?

Volet 2/8 : Comment identifier les établissements ?

Dans notre précédent article nous nous sommes posé les questions de base permettant d’engager en connaissance de cause une recherche d’écoles. En général chaque famille se précipite sur Internet pour trouver la perle rare (qui n’existe pas…). Le résultat est très souvent décevant, non pas en quantité, mais en qualité. Il y a beaucoup trop d’écoles. Près de 65.000, tout confondu public et privé, de la maternelle au supérieur, dont un peu plus de 13 000 dans le privé. Au bout de quelques dizaines d’ouverture de sites d’établissements, le vertige vous saisit, et vous ne voyez plus aucune différence entre les écoles. La raison nous oblige donc à procéder à des segmentations pour pouvoir aboutir à des résultats de recherche plus cohérents.

Du primaire au lycée

Du côté du public, le choix nous est imposé par la politique de sectorisation qui prend différentes formes. La marge de manœuvre est très faible, et nous sommes obligés d’accepter les décisions des différentes instances officielles qui organisent la scolarisation des enfants.

Do côté du privé, le paysage est très différent. Toute école privée est libre d’inscrire tout enfant, quelle que soit son adresse de domiciliation. On a donc l’embarras du choix. Au-delà de la distance entre le domicile et l’école, qui pourra être plus ou moins importante selon l’âge de l’enfant, nous allons pouvoir choisir entre plusieurs types d’écoles.

1/ École hors contrat ou sous contrat ?

Au nombre d’un peu plus de 7500, les écoles sous contrat sont reconnues par l’Éducation nationale, leurs enseignants sont payés par l’État et elles doivent respecter les programmes pédagogiques officiels du Ministère. Elles sont inspectées. La très grande majorité de ces écoles sont catholiques (sans obligations religieuses en général). Un peu plus de 500 écoles sont laïques. Enfin, il y a environ 120 établissements de confession juive, et moins de 50 établissements musulmans et protestants. Les frais de scolarité varient selon le niveau et la zone géographique, dans une fourchette en moyenne de 300€/an à 1800€/an pour les écoles catholiques, de 1500€/an à 6 000€/an pour les écoles laïques, et de 2500€/an à 4000€/an pour les écoles juives. Quelques rares écoles sont gratuites, bien que privées, car financées par des fondations ou grâce à des dons. Beaucoup d’écoles proposent des bourses.

Les écoles hors contrat, dites également libres, au nombre d’environ 2000, se sont beaucoup développées au cours des 15 dernières années, en particulier dans le primaire, en proposant des pédagogies alternatives et différenciées. Elles regroupent plus de 100 000 élèves aujourd’hui. L'établissement scolaire privé hors contrat n'est pas obligé de suivre les programmes, ni de respecter les horaires de l'enseignement public. Toutefois, il doit permettre aux enfants d'acquérir les connaissances du socle commun de compétences. Ces écoles sont donc tenues de respecter des règles communes et des normes d’accueil, et sont soumises à des autorisations d’ouverture. Les frais de scolarité peuvent être variables. En moyenne de 3000€/an (pour des écoles ayant recours à du bénévolat) à 10 000€/an au niveau collège et lycée. Certaines, qui proposent des programmes pédagogiques anglo-américain, peuvent coûter jusqu’à 40.000 €/an, avec ou sans internat.

2/ Pédagogie différenciée, Pédagogie classique ? Bienveillance ? Besoins particuliers ?

C’est parmi les écoles hors contrat que vous trouverez l’offre pédagogie la plus diversifiée. Écoles Montessori, Steiner/Waldorf, Forest, Démocratiques, écoles d’inspiration Freinet, Decroly, Reggio Emilia etc., qui, chacune à leur manière, organisent différemment les apprentissages, selon des horaires spécifiques, avec des enseignants au profil parfois atypiques… De leur côté les écoles sous contrat appliquent strictement le programme de l’Éducation nationale, selon des horaires définis. Mais chacune a son projet pédagogique lequel repose sur son histoire, sur le chef d’établissement, sur la formation dispensée aux enseignants, et, pour les écoles catholiques l’éventuelle congrégation dont elle peut faire partie…

Dans ces différents cadres certaines écoles portent des valeurs de bienveillance, d’autres d’encadrement très strict ; certaines ont pour principal objectif de préparer les élèves aux parcours d’excellence en étant dans le tout scolaire, d’autres, tout en étant dans l’excellence, laissent la place à l’épanouissement personnel ; certaines intègrent des élèves avec des difficultés d’apprentissages dans le cadre de l’inclusion, d’autres sont uniquement dédiées aux enfants à besoins particuliers (dys, précoces, TSA, TDA..), etc. La diversité pédagogique est donc très riche.

3/ Enseignement renforcé des langues ? Cursus International Baccalaureate ? 

L’enseignement des langues se développe dans les écoles. De plus en plus de familles se préoccupent de la place accordée aux langues étrangères. Écoles bilingues, Sections internationales, Classes européennes, Classes bilingues, Classes bilangues, double bac (Abibac, Bachibac, Esabac), Bac Français International (ex OIB), voilà quelques-unes des offres proposées par les écoles. Sans oublier les langues « rares » en vjgueur dans un certain nombre d’écoles : chinois, japonais, russe, italien, breton, occitan, portugais, etc.

Enfin, n’oublions pas l’IB (International Baccalaureate), le seul diplôme sanctionnant la fin des études secondaires qui ne soit pas national, mais international. Près de 6000 écoles le proposent dans le monde (dont une vingtaine en France). Ce diplôme a pour particularité de développer chez les jeunes la curiosité intellectuelle, les connaissances, la confiance en soi et l'altruisme. L’IB a pour objectif de permettre aux élèves, quel que soit l’endroit, d’avoir les mêmes chances en matière d’accès à une éducation internationale. Le but ultime étant de faciliter l’entrée dans les meilleures universités au monde. 

4/ L’internat ?

L’enseignement privé propose 1200 internats à travers la France, qui couvrent tous les niveaux (mais très peu en primaire). Que ce soit pour le collège, le lycée professionnel, le lycée technologique ou le lycée général, on peut trouver un internat proposant l’environnement pédagogique recherché. Ils offrent un cadre permettant au jeune de se recentrer sur sa scolarité, ou de suivre une formation rare dispensée par seulement quelques écoles en France. Leur coût annuel oscille entre 5000 € et 10000 € par an. Certains, prestigieux ou proposant l’IB, coûtent entre 15000 € et 30000 € par an. La quasi-totalité d’entre eux sont des internats de semaine. Une vingtaine accueillent également les internes le week-end. Il y a également les internats en Grande Bretagne, en Suisse, en Espagne, aux USA, qui permettent d'organiser un temps de césure plus ou moins long, ou de terminer sa scolarité à l'étranger.

5/ Lycée professionnel ? Technologique ? Général ? Alternance ?

À la fin de la 3^e un projet d’orientation est décidé. Selon la filière choisie le type d’établissement varie considérablement.

Dans la filière professionnelle plusieurs centaines de formations sont proposées, en CAP ou BAC PRO, soit en temps plein soit en alternance. Dans cette filière certains diplômes ne sont proposés que par très peu d’écoles (entre 5 et 10 au plan national), grâce à des réseaux comme les 430 Maisons Familiales Rurales (uniquement dédiées à l’alternance) ou les 180 lycées agricoles de l’enseignement catholique, ou les 400 structures des Apprentis d’Auteuil, toutes proposant tant des formations professionnelles que des solutions scolaires adaptées. Pour les CAP et BAC PRO il conviendra de se poser la question de l’alternance, certaines formations n’étant proposées que dans ce cadre, d’autres uniquement en temps plein. Il faudra bien mesurer le challenge que représente le mode alternance dont la caractéristique est celle d’un contrat tripartite élève/école/entreprise, avec toutes les contraintes liées à la vie en entreprise.

Dans la filière technologique, les 8 bacs sont proposés par plusieurs centaines de lycées privés. Selon le profil de chaque établissement, la nature de l’offre pédagogique peut considérablement varier. À côté du bac STMG auquel la moitié des élèves dans la voie techno sont inscrits, d’autres bacs technos sont proposés par très peu d’établissements, comme le bac techno STL (Sciences et Technologies du Laboratoire) par exemple.

Enfin, dans la filière générale on aura le choix entre des établissements élitistes d’excellence, d’autres ayant surtout le souci d’accompagnement et d’épanouissement de leurs élèves et pour lesquels la recherche des mentions au bac n’est pas une priorité, et des écoles à petits effectifs pour les élèves qui peuvent être en décrochage ou en phobie scolaire. Là aussi, la diversité est présente.

Un projet d’éducation et un choix d’école

On l’aura compris, après s’être posé les bonnes questions, nous pouvons cibler les écoles qui peuvent correspondre au projet éducatif pour son enfant. Après cette première sélection, nous devons identifier et comprendre les projets pédagogiques des écoles trouvées. C’est ce que nous allons aborder dans notre prochain article.

Thomas Jallaud

Prochaine parution : Volet 3/8. Les écoles catholiques

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