Que vaut un master d’enseignement sans l’obtention du concours d’enseignant-e ? Telle est la question cruciale qui se pose dans le système actuel de mastérisation de la formation initiale des enseignant-e-s mis en place à la rentrée universitaire 2010. Un rapport d’étape, dont la synthèse a été  […]

La chronique d'Yveline Jaboin : Un premier bilan sur la mastérisation de la formation initiale des enseignant-e-s

Publiée le 01 mai 2011 dans la catégorie Archives



    Que vaut un master d’enseignement sans l’obtention du concours d’enseignant-e ? Telle est la question cruciale qui se pose dans le système actuel de mastérisation de la formation initiale des enseignant-e-s mis en place à la rentrée universitaire 2010. Un rapport d’étape, dont la synthèse a été remise à la Ministre de l’enseignement supérieur, Valérie Pécresse, le 8 avril 2011*, propose, entre autres, de repenser l’architecture de la formation et le devenir des « reçus/collés ».
    Tout d’abord, dans les masters « Métiers de l’enseignement et de la formation », l’ouverture sur de nouveaux métiers autres que le professorat des écoles, n’est pas souvent conçue comme une finalité de la formation mais comme une alternative à l’échec au concours. Selon le rapport, « on trouve très rarement une approche des débouchés mettant au même niveau les concours de recrutement de l’Education nationale et d’autres métiers comme ceux de la petite enfance, de la médiation culturelle et scientifique, de la formation, d’autres types de concours de la fonction publique ou encore la poursuite d’études ». De plus, le temps disponible pour cette ouverture étant extrêmement faible, le projet professionnel et personnel des étudiant-e-s est uniquement orienté vers la réussite au concours. Au niveau du professorat des lycées et collèges, l’alternative principale proposée aux étudiant-e-s consiste en des parcours le plus souvent à finalité recherche.
    Par ailleurs, le rapport dresse un état des lieux concernant les « reçus/collés » au professorat des écoles : au niveau national, pour l’année universitaire en cours, ont été comptabilisés 18 164 présents au concours pour 6 677 admissibles (36,8%) et 3 100 postes à pourvoir (17,1%). Potentiellement, 15 000 étudiant-e-s peuvent donc valider le master sans avoir réussi le concours ! Pour corriger cette situation, une piste est envisagée : il s’agirait - sans créer « une offre de formation parallèle et concurrentielle au dispositif de master » et sans enfermer les étudiant-e-s « dans la seule voie de concours » - de leur proposer un accueil pédagogique. À l’instar de ce qui a été mis en place par l’Université de Lyon 1, dans l’offre de formation, une spécialité serait créée. D’une durée d’un an, elle s’adresserait directement aux étudiant-e-s n’ayant pas été admis-e-s aux concours. Cette spécialité aurait pour objectif de valoriser les acquis de chaque étudiant-e en proposant une ouverture sur les métiers de la formation, au-delà des concours.
    Enfin, le rapport préconise la publication pluriannuelle des emplois d’enseignant-e, ce que prévoit le Code de l’Education (Art L 911-2) : « un plan de recrutement des personnels est publié, chaque année, par le ministre chargé de l’éducation. Il couvre une période de cinq ans et est révisable annuellement ». Cette publication pourrait permettre aux étudiant-e-s inscrit-e-s en 3e année de licence d’être informé-e-s du « marché » de l’emploi enseignant. Ils/elles pourraient ainsi être assuré-e-s, quand ils/elles intégreront la première année de master, que « ces postes soient réellement mis aux concours » lorsqu’ils/elles « arriveront en fin d’année ou en début de M2 ».
    Selon le rapport, malgré le malaise ressenti par les étudiant-e-s, le « non effondrement » du dispositif actuel serait uniquement dû à leur très forte motivation !

* Jolion, J-M. (Président du Comité de suivi Master). La mastérisation de la formation initiale des enseignants : rapport d’étape. 8 avril 2011, 13 p.  
 

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