Dans le secteur de l’éducation, il existe deux types d’heures supplémentaires : les HSA (Heures Supplémentaires Années) principalement dispensées dans le second degré et les HSE (Heures Supplémentaires Effectives) pour certains remplacements ou stages dans le premier degré. Depuis le 1er octobre […]

La chronique d'Yveline Jaboin : Octobre 2008 - Les heures supplémentaires

Publiée le 01 novembre 2008 dans la catégorie Archives


Dans le secteur de l’éducation, il existe deux types d’heures supplémentaires : les HSA (Heures Supplémentaires Années) principalement dispensées dans le second degré et les HSE (Heures Supplémentaires Effectives) pour certains remplacements ou stages dans le premier degré. Depuis le 1er octobre 2007, dans la fonction publique comme dans le secteur privé, les heures supplémentaires font l’objet d’une exonération d’impôt sur le revenu et de charges sociales, et se voient appliquer la majoration de 25% (pour les 8 premières, de 50 % au-delà) en vigueur dans le privé. Le ministre de l’Education, Xavier Darcos, avait assuré, à l’époque, que, par cette mesure, les enseignants allaient bénéficier de « 250 millions d’euros de pouvoir d’achat sans rien faire ». Néanmoins, un décret du 27 février 2008 a supprimé pour les enseignants le principe de la majoration de 25% pour les HSA, les HSE (pour les remplacements principalement) restant, elles, majorables.

Qu’en est-il sur le terrain ? Comment sont perçues les heures supplémentaires ? Quel usage les professeurs en font-ils ? Une enquête par questionnaire de grande envergure apporte quelques éléments de réponses. Menée entre janvier et mai 2008, elle a permis de constituer un échantillon représentatif de plus de 20 000 personnels (enseignants, personnels d’éducation et de vie scolaire, assistants d’éducation, ouvriers, personnels administratifs, de direction et d’orientation) travaillant dans près de 900 collèges*.
Tout d’abord, environ la moitié des personnels fait des heures supplémentaires (48%), mais plus de trois enseignants sur dix (36%) n’en font qu’une ou deux et environ un professeur sur cinq (22%) en assure trois ou plus. La rémunération des heures supplémentaires est la pratique la plus courante pour les enseignants (80 %) contrairement à la récupération qui est souvent imposée aux ouvriers dans le secteur de l’éducation. Néanmoins, près de 40% des personnels (38 %) déclarent ne faire des heures supplémentaires que parce qu’ils ne peuvent pas refuser et environ trois sur dix (29%) les refusent. Les comportements divergent également selon les matières enseignées, les professeurs de langues et d’enseignements artistiques étant les plus réticents.
En revanche, ce sont les jeunes enseignants qui déclarent le plus souvent ne pas être opposés à effectuer des heures supplémentaires, même si, dans les faits, ils n’en font pas plus. Ainsi, un jeune enseignant sur cinq aimerait effectuer davantage d’heures supplémentaires que ce qu’il fait actuellement. Les jeunes professeurs étant mieux représentés en ZEP que leurs homologues plus âgés, il n’est donc pas étonnant que dans les collèges classés ZEP, les professeurs soient relativement plus nombreux à vouloir faire plus d’heures supplémentaires. Et outre la question salariale, bien souvent en ZEP, les heures supplémentaires sont la condition pour qu’un projet pédagogique soit mis en oeuvre. En revanche, plus on avance dans la carrière, moins il semble que l’on ait « envie » de « travailler plus pour gagner plus ». La fatigue au travail joue bien sûr un grand rôle : une heure de cours est plus fatigante qu’une heure pour d’autres tâches. D’ailleurs, ce sont les déceptions sur les plans de la charge de travail et du comportement des élèves ajoutées au manque de reconnaissance et à la faiblesse de la rémunération qui remettent en cause le choix du métier pour la moitié (51%) des professeurs âgés de 50 à 59 ans !

* Enquête SGEN-CFDT. Conditions de travail des personnels de collège. Profession Education. Supplément au numéro 175, mai-juin 2008. www.sgen-cfdt.org.

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