Actuellement, les filles réussissent mieux à l’école que les garçons mais leur orientation est systématiquement défavorable. Ainsi, l’institution scolaire entérine les choix d’orientation sexués sans, trop souvent, chercher à lutter contre les stéréotypes de genre. En conséquence, les filles et les garç […]

La chronique d'Yveline Jaboin : Mars 2007 - L'égalité entre les filles et les garçons dans le système éducatif : un défi à relever pour les enseignants

Publiée le 01 mars 2007 dans la catégorie Archives


Actuellement, les filles réussissent mieux à l’école que les garçons mais leur orientation est systématiquement défavorable. Ainsi, l’institution scolaire entérine les choix d’orientation sexués sans, trop souvent, chercher à lutter contre les stéréotypes de genre. En conséquence, les filles et les garçons ne suivent pas les mêmes filières et les mêmes cursus, et donc, n’accèdent pas aux mêmes savoirs. Il y a des filières nettement féminines et d’autres nettement masculines qui, dans l’ensemble, ne bénéficient pas de la même valorisation sociale. Si les seuls critères scolaires expliquaient les orientations dans les différentes filières du lycée, les filles seraient majoritaires en S, lieu de recrutement de l’élite scolaire, ce qui est loin d’être le cas ! Or, c’est la série S qui débouche par excellence sur les Classes préparatoires aux grandes écoles (CPGE). En conséquence, les filles sont sous-représentées dans les CPGE et, notamment dans les CPGE scientifiques (1).

Les sociologues ont proposé différentes interprétations à ce phénomène. Une première explication des différences dans les choix d’orientation des filles et des garçons consiste à dire que la socialisation des filles les a rendues plus enclines à se sous-estimer et les garçons à se surévaluer, notamment dans les matières scientifiques. Les filles feraient ainsi des choix de « dominées ». D’autres approches sociologiques, sans renier cette interprétation de la « naturalisation » des stéréotypes de sexe, expliquent le parcours des filles, moins par un choix lié à la domination, que par une anticipation de leur avenir, notamment liée au contexte professionnel qui les attend. Les filles feraient des choix raisonnés, adaptés aux attentes de la société, anticipant leurs futurs rôles familial et professionnel. Enfin, un autre type d’explication est de dire que les filles subissent une pression moins forte que les garçons en termes de réussite scolaire. Leurs orientations s’expliqueraient donc par une plus grande liberté de choix et d’affirmation de leurs goûts que les garçons.

Eu égard à ce constat, des politiques volontaristes ont été mises en place. Ainsi, depuis 2000, il est demandé à l’école de jouer son rôle pour lutter contre les discriminations d’orientation selon le sexe. Dans cette perspective, chaque région a pu signer une convention interministérielle pour promouvoir l’égalité des filles et des garçons dans le système scolaire, visant notamment l’élargissement des choix scolaires et professionnels des filles et des garçons pour favoriser l’égalité professionnelle et sociale entre les femmes et les hommes.  À l’échelon national, dans la loi d’orientation du 23 avril 2005, parmi les objectifs chiffrés que le système éducatif doit atteindre d’ici 2010, figure celui d’orienter davantage de filles vers les séries scientifiques et technologiques du secondaire (+ 20%) et vers les filières scientifiques (hormis la médecine) de l’enseignement supérieur (+ 15%). Un vaste chantier s’ouvre donc aux enseignants, dans le primaire comme dans le secondaire, pour passer de l’égalité formelle à l’égalité de fait entre les filles et les garçons dans le système scolaire. Cela implique incontestablement un changement dans les pratiques professionnelles pour, notamment, favoriser ou renforcer un sentiment de compétence chez les filles et chez les garçons dans les matières qu’elles et ils tendent respectivement à « bouder ».


(1) Ministère de l’éducation nationale, de l’enseignement supérieur et de la recherche (2006). Repères et références statistiques sur les enseignements, la formation et la recherche. Paris : DEPP.

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