Le dispositif Clair (Collèges et lycées pour l’ambition, l’innovation et la réussite) et les internats d’excellence* paraissent le « fer de lance » d’une nouvelle « ère » de la politique d’éducation prioritaire. D’une volonté de lutter contre les inégalités sociales, il semble que l’on p […]

La chronique d'Yveline Jaboin : La nouvelle conception de l’éducation prioritaire

Publiée le 01 octobre 2010 dans la catégorie Archives

  Le dispositif Clair (Collèges et lycées pour l’ambition, l’innovation et la réussite) et les internats d’excellence* paraissent le « fer de lance » d’une nouvelle « ère » de la politique d’éducation prioritaire. D’une volonté de lutter contre les inégalités sociales, il semble que l’on passe à une volonté de lutter contre les violences scolaires dans un contexte politique où le problème sécuritaire occupe le devant de la scène.
Le label Clair concerne les établissements concentrant le plus de « difficultés en matière de climat scolaire et de violence ». Ils seront 105 à la rentrée 2010 implantés dans les académies les plus exposées aux faits de violence. Ces collèges et lycées ont pour mission d’innover en matière de pédagogie - « avec un large recours aux expérimentations » - et de vie scolaire - pour améliorer et/ou modifier notamment la continuité entre l’école et le collège, la conduite de la classe et l’organisation du temps scolaire -, la pratique régulière d’activités physiques et sportives et d’activités artistiques étant encouragée. Dans le but de stabiliser les équipes, de développer leur cohésion et leur mobilisation, les chefs d’établissements seront recrutés sur profil. À la suite d’un entretien avec les professeurs candidats « ayant pour objet de s’assurer de leur volonté de s’investir dans le projet de l’établissement », les chefs d’établissement formuleront un avis sur leur recrutement qu’ils transmettront au recteur. Ce dernier prononcera l’affectation des personnels retenus pour 5 ans. En outre, les enseignants volontaires et « élus » bénéficieront de « dispositifs spécifiques de rémunération complémentaire » et l’évolution de leur carrière sera en partie évaluée à l’aune des résultats obtenus. Des postes de préfets des études - par niveau de classe au collège et en classe de seconde au lycée - seront créés. Ces personnels seront chargés de coordonner les équipes éducatives et d’organiser la vie scolaire. Ces fonctions pourront être assurées par un enseignant  - susceptible parallèlement d’enseigner dans une classe du niveau suivi dont il est le professeur principal - ou par un conseiller principal d’éducation, avec pour finalité professionnelle, l’accès au corps des personnels de direction. Par conséquent, il s’agit d’un changement radical pour le secteur public. Le modèle « civique », caractéristique de l’enseignement secondaire public dans lequel les fonctions d’enseignement et les fonctions d’encadrement éducatif sont totalement disjointes, s’efface devant le modèle « communautaire » de l’enseignement privé dans lequel les fonctions d’encadrement éducatif peuvent être exercées conjointement avec les fonctions d’enseignement.
Quant aux internats d’excellence, issus du plan « Espoir banlieue » et inaugurés en 2008, dotés de moyens financiers et humains importants, ils ont vocation à offrir un environnement propice aux études à des adolescents motivés « sans problème de comportement ». À la rentrée scolaire 2010, 11 internats d’excellence accueilleront des élèves de la 6e aux formations post-bac, et à terme, 20 000 jeunes devraient être concernés.
Le programme Clair semble avoir pour finalité le remplacement des établissements actuels de l’éducation prioritaire. Si cette orientation est maintenue, dans ce projet sécuritaire, les équipes éducatives seront en première ligne pour repérer les élèves « qui dérogent aux règles de vie de l’établissement ». Dans les quartiers « défavorisés », la réussite scolaire sera considérée comme essentiellement corrélée au comportement de l’élève qui déterminera en grande partie le type d’établissement dans lequel sa scolarité se déroulera. D’un côté, un élève « perturbateur » pourra être scolarisé dans un collège ou lycée labellisé Clair. De l’autre, un élève « obéissant » pourra être retiré de son environnement social pour être placé dans un internat d’excellence. 

* BO du 22 juillet 2010 : Programme « Clair », Expérimentation - année scolaire 2010-2011, circulaire n° 2010-096 du 7-7-2010. Internats d’excellence et développement des internats scolaires, circulaire n° 2010-099 du 8-7-2010. 

Nous suivre sur nos espaces sociaux

Un conseiller d’orientation FABERT vous contactera dans les plus brefs délais pour répondre à vos questions et, si vous le souhaitez, organiser un rendez-vous dans un Centre FABERT. Du lundi au samedi de 9h30 à 18h00.



En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies et autres traceurs présents sur ce site dans le but de réaliser des statistiques de visitesEn savoir plusFermer