Les résultats au PISA 2009, publiés le 7 décembre 2010, ont montré qu'en six ans, la France est passée du groupe des pays forts en mathématiques à celui des pays juste moyens de l'OCDE. En sciences, les résultats sont stables alors qu’ils progressent dans d'autres pays. En outre, la curiosit […]

La chronique d'Yveline Jaboin : L’enseignement intégré de science et technologie

Publiée le 01 avril 2011 dans la catégorie Archives


    Les résultats au PISA 2009, publiés le 7 décembre 2010, ont montré qu'en six ans, la France est passée du groupe des pays forts en mathématiques à celui des pays juste moyens de l'OCDE. En sciences, les résultats sont stables alors qu’ils progressent dans d'autres pays. En outre, la curiosité des enfants pour les sciences semble se développer à l'école, mais elle tend à s'émousser au collège. Au lycée et dans l’enseignement supérieur, les élèves français ne s’orientent pas suffisamment vers les filières scientifiques et techniques débouchant sur les métiers de chercheurs, d’ingénieurs et de techniciens, permettant de répondre aux besoins de l'économie. Au total, les sciences ne font plus rêver, comme si, dans le système éducatif, à force d’avoir érigé les sciences en outil de sélection, on les avait vidées de leur sens.
    En conséquence, un « Plan Sciences » a été lancé par Luc Chatel, ministre de l’Education nationale en mars 2011(1). Plusieurs mesures seront mises en œuvre à la prochaine rentrée scolaire. Il s’agit, à l’école primaire, d’améliorer la maîtrise des fondamentaux des mathématiques et des sciences, au collège, d’entretenir la curiosité et le développement du goût pour les disciplines scientifiques et technologiques et, au lycée, d’encourager des vocations pour les carrières scientifiques et techniques.
    Au collège, l’attention se porte sur une meilleure articulation des sciences et des technologies par le développement de l’enseignement intégré de science et technologie (EIST). Dans le sillage de « La main à la pâte » en vigueur à l’école primaire, l'EIST consiste à proposer aux élèves un enseignement unique de science et technologie en 6e et en 5e. Centrée sur l’investigation et le développement de l’esprit scientifique, l’EIST s’appuie sur la mise en œuvre des programmes de 3 disciplines : sciences de la vie et de la terre (SVT), physique chimie et technologie. Un trinôme d’enseignants (un enseignant de SVT, un enseignant de physique-chimie et un enseignant de technologie) élabore les séquences pédagogiques et l'évaluation des élèves, disposant d'une heure de concertation commune dans leur emploi du temps. Chacun d’entre eux prend en charge un groupe d’élèves, tout au long de l'année, pour enseigner toutes les séquences pédagogiques de l’EIST construites par le trinôme. À la rentrée scolaire 2011, l’EIST sera notamment impulsé dans les collèges du dispositif Clair (Collèges et lycées pour l’ambition, l’innovation et la réussite) et dans les collèges RAR (Réseaux Ambition Réussite relevant de l’Education prioritaire et ayant vocation à intégrer le dispositif Clair). Dans ces établissements sera nommé un référent « sciences et technologies ».
    Au lycée, l’intérêt des élèves pour la culture scientifique et technique est renforcé pour leur permettre de s’engager plus souvent dans des études supérieures scientifiques et technologiques. Ainsi, un certain nombre de lycées, labellisés « lycées de culture scientifique et technique », proposeront aux élèves de « faire des sciences autrement », « en construisant une pédagogie autour de la découverte des sciences et des technologies ».
    L’EIST doit permettre de développer des projets de classe, d’établissement, transversaux et pluridisciplinaires, en partenariat avec le monde associatif et/ou scientifique et technologique, via notamment des laboratoires de recherche. Reste à savoir si l’enseignement intégré de science et technologie – initiative très intéressante au demeurant - pourra réellement porter ses fruits à tous les niveaux du système scolaire, puisqu’en parallèle, par exemple, on note la diminution des heures d’enseignement scientifique en classe de première scientifique depuis la réforme du lycée.

(1) Une nouvelle ambition pour les sciences et les technologies à l’Ecole. Circulaire n° 2011-038 du 4-3-2011, BO n° 10 du 10 mars 2011.
 

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